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Aristée
22 avril 2007

FATALITE ( suite 1)

 Luc fut rapidement rejoint par Pierre, qui, enlevant sa veste, la roula en boule pour la mettre sous la tête de Roxane.

 Le premier policier semblait légèrement touché et le second téléphonait déjà pour demander des secours.

 Roxane n’avait pas perdu complètement connaisance et semblait avoir été atteinte par deux éclats, l’un dans la cuisse droite, l’autre dans l’abdomen. Elle saignait assez peu ce qui pouvait indiquer qu’aucune artère n’avait été atteinte.

 Les secours arrivèrent rapidement. Les quatre jeunes gens furent évacués sur l’hopital, Roxane sur une civière, les trois autres pouvant marcher jusqu’à l’ambulance.

 Les premiers soins furent immédiatement donnés à Roxane qui semblait beaucoup souffrir, et gémissait sans arret.

 A l’hopital, Luc et Pierre, après avoir été pansés eurent l’autorisation de rentrer chez eux, quand aux deux sœurs, elles devaient rester en observation. Les deux amis purent seulement savoir que Béatrice, assez légèrement atteinte, ne resterait à l’hopital qu’un ou deux jours. En revanche, pour Roxane, la seule précision qu’ils purent obtenir, c’est que sa vie n’était pas en jeu.

 Les deux amis, en sortant de l’hopital se rendirent au Commissariat de Police comme ils s’y étaient engagés, afin de faire leur déposition.

 Ils apprirent que l’homme pouruivi était déjà connu des services de police, pour appartenir à un groupe d’islamistes. Ce jeune garçon, agé de 17 ans, portait sur lui trois ceintures bourrées d’explosifs. Il avait été interpellé par deux agents de police pour vérification d’identité, il avait pris peur, s’était enfui et sa chute avait provoquée l’explosion. Ce jeune garçon semblait n’être qu »un «  livreur » des ceintures d’explosifs. L’enquète était ouverte pour savoir ou il se rendait.

 Le lendemain matin Pierre et Luc se retrouvèrent pour aller à l’hopital ou leurs pansements devait être refaits. Ils eurent l’autorisation de rendre visite aux deux sœurs qui étaient dans la même chambre.

 Elles ignoraient encore tout, des circonstances qui avaient amenées leurs blessures, et Luc leur répéta ce qu’ils avaient appris au Commissariat.

 Assez curieusement, Béatrice semblait surtout déplorer la mort du jeune terroriste, Roxane la reprit avec une certaine véhémence :

 - Ne dis pas n’importe quoi ! il aurait pu nous tuer !

 Aussi curieusement, Béatrice rougit, et semblait très génée

 Lorsque Pierre et Luc sortirent de l’hopital, ils marchèrent cote à cote, absolument silencieux. Ce fut Luc qui le premier demanda :

 - N’as-tu pas trouvé que leur réaction a été curieuse quand elles ont su ce qui s’était passé

 - Bien sur que si. Non seulement elles ne condamnèrent pas le terroriste, mais Béatrice se mit à le plaindre et sa sœur l’a rappelée à l’ordre. Bizarre..

 - Bizarre, oui, Mais elles viennent de subir un choc et peut être…

 - Non, Luc. Je suis persuadé, (et toi aussi) que le choc n’y est pour rien.

 Ils continuèrent à marcher en silence un bon moment puis Luc dit

 -Il faut que je te dise…L’autre jour, nous avons longuement parlé avec Roxane. Au cours de la conversation, je ne me souviens dans quelle circonstance, nous en sommes venus à parler du problème de l’Iran et de la bombe atomique..

 - Oh, mais dis donc, lorsque tu fais la cour à une jeune fille, tu abordes des questions sérieuses. C’est une nouvelle technique de drague ?

 - Ne te fous pas de moi, et écoute un peu. Roxane, sur un ton assez véhément me disait qu’elle ne comprenait pas que des nations nucléaires qui ne parlaient pas, eux, de détruire leur arsenal nucléaire, interdisaient à d’autres nations d’avoir les mêmes armes. Elle me disait que c’était absolument inadmissible. Alors, en rapprochant cette position avec leurs réactions tout à l’heure, j’avoue..

 - Tu avoues que tu te poses des questions ? Et tu as bien raison. Entre parenthèses, elles sont vraiment très très jolies ces curieuses jeunes filles. Mais il me parait incontestable qu’elles sont assez…compréhensives, en ce qui concerne les islamistes. Et cette compréhension est assez…incompréhensible, car elles n’ont pas le look habituel des sympatisants de cette cause.

 - Ca, c’est bien vrai. Elles ne portent pas de barbes !!

 - Tu as raison. Mieux vaut prendre les choses en plaisantant.

 Pourtant, Luc malgré sa réflexion, ne semblait pas trouver la chose trés drole, et Pierre , qui s’en rendit compte,  changea le sujet de conversation.

 Béatrice sortit de l’hopital après 48 heures, alors que le séjour de Roxane dura un peu plus de trois semaines.

 Chaque jour, Luc allait passer l’après midi à l’hopital, avec Béatrice, dans la chambre de Roxane.

 Pierre de son coté passait 2 fois par semaine au commissariat de Police. Le jeune commissaire et lui-même s’appréciaient mutuellement et devenaient amis.C’est ainsi que Pierre put suivre pas à pas les progrés de l’enquète.

 Le porteur de bombe, qui avait été tué lors de l’explosion, faisait partie d’un groupuscule d’une dizaine d’hommes d’origines diverses. Ils étaient déjà connus de la police qui n’avait jamais pu réunir les preuves nécessaires à leur arrestation. C’est la première fois qu’il y avait quelque chose de tangible, et le jeune commissaire Jacques Bardin, espérait bien pouvoir enfin agir.

 Prés d’un mois après ‘ l’accident », le commissaire, en recevant Pierre, avait l’air grave et embété.

- Assieds toi, mon vieux.J’ai de mauvaises nouvelles. Je sais que ton copain Luc et toi, vous êtes assez liés avec les jeunes filles qui se trouvaient avec vous lors de l’explosion. Or, il est à peu prés établi aujourd’hui, qu’elles sont en rapport avec le groupuscule de terroriste.

- Mais tu es fou !! Si tu les connaissais !Ce sont des jeunes filles très BCBG, pas du tout le genre de révolutionnaires en jupon. Là, tu fais erreur.

- Je comprends ta réaction, mais je ne fais pas d’erreur.Roxane et Béatrice, malgré leurs prénoms et leur type, sont des berbères, dont le père combat actuellement en Afghanistan, aux cotés des Talibans

 - Pas possible !!

 - C’est certain.Nous avons arrété hier, le » chimiste » de la bande qui a commencé à parler. Il nous a révélé que deux jeunes filles les approvisionnaient en finances, et ces jeunes filles…ce sont vos amies

- Maintenant que tu me dis cela, je me souviens qu’avec Luc, nous avions été un peu surpris. Béatrice regrettait que le porteur de bombe soit mort, et sa sœur, était intervenue avec une certaine violence pour lui dire que la bombe avait failli les tuer, elles ! On avait l’impression que Roxane voulait mettre en garde sa sœur qui risquait de trop parler.

 - Je suis désolé, Pierre, mais il est certain que ces demoiselles sont mouillées.Je fais une enquète sur leurs comptes bancaires. Malheureusement je sais déjà que cette enquète va donner des résultats positifs….pour moi.

 Une heure plus tard, Pierre mettait Luc au courant de sa discussion avec le commissaire, ce qui eu pour effet un énorme éclat de rire.

 - Roxane, une terroriste !!!je n’ai jamais rien entendu de plus ridicule ! Nous nous voyons tous les jours ! Tu parles si je la connais bien. Au contraire, elle est contre les islamistes, et ces « fous de Dieu » . Crois moi, ton copain le commissaire devrait songer à une reconversion.

 - Souviens toi, Luc, qu’au lendemain de l’explosion, Béatrice regrettait le décés du porteur de bombe et qu’aussitôt Roxane était intervenue pour la faire taire

 - Mais tout cela est normal.

 La petite avait vu un jeune mourir devant elle, ça l’avait secouée. Et Roxane lui a fait remarquer très justement que ce jeune homme avait failli les tuer.

 - Tu sais, Luc, ce commisaire est loin d’être un idiot irresponsable. S’il m’a fait ces confidences, c’est qu’il savait ce qu’il disait.

 - Bon. Il est peut être intelligent ton commissaire, mais tout le monde peut se tromper, et il ne connaît pas Roxane comme moi, je la connais !

( A suivre)
http://abeilles.apiculture.free.fr/

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