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Aristée
14 février 2007

LES OISEAUX ET NOUS

- - Monsieur, je vous le demande et répondez moi franchement : pensez  vous qu’il y ait une chance pour que vous nous sauviez la vie.

-  - - Très sincèrement, je le pense.En dernier ressort, si je n’arrive pas  à faire modifier le lieu d’implantation du centre Sportif, je mettrais ( mais en dernier ressort) quelques collègues au courant, en leur demandant instamment de ne pas révéler votre présence.

-  Parce que vous avez raison. Si certains hommes apprenaient votre existence, ils auraient aussitôt l’idée d’en tirer quelques bénéfices, et même si vos existences étaient sauvées, ce ne serait plus pour vous…..une existence. Vous n’auriez certainement plus de liberté.

-  Monsieur, nous sentons que vous ne faites pas partie des hommes dont vous venez de parler. Et nous vous faisons entièrement confiance.

-  - Je vous le répète, je ferai l’impossible. Et maintenant, si vous permettez, je vais rentrer chez moi.

-  Accompagné de mon guide, je sortis du souterrain d’abord, du taillis ensuite, et je vis aussitôt que des mainates, venaient derrière moi pour réparer les dégats que j’avais occasionnés dans les brindilles.Il fallait que la rentrée reste indécelable. Ce fut réparé en un rien de temps., et l’on on ne vit plus le passage que j’avais emprunté.

-  Reprenant mon panier de champignons, et toujours suivi de Solen qui ne m’avait pas lachée d’un mètre durant toute notre visite, je revins chez moi, la tête pleine des conversations que je venais d’avoir avec….. un oiseau

-  Le lendemain soir, nous avions une réunion du Conseil Municipal. A l’ordre du jour :l’installation d’un éclairage sur le pan de vieux ramparts du X1V ème siècle de notre village.

-  Avant que l’ordre du jour ne soit entamé, j’ai demandé la parole.

-  En m’excusant de revenir sur un sujet qui était déjà théoriquement réglé, je parlais des avantages que nous aurions à installer notre centre sportif sur Marinier et non sur Blache sautel.. J’indiquais tout d’abord un gain de trajet de prés de

1 km

,  la présence d’un ruisseau traversant Marinier et qui pourrait donnner lieu à des installations plus esthétiques et plus commodes, enfin ( payant de ma personne en quelque sorte) j’indiquais que je possédais en bordure de Marinier, une vieille maison à l’abandon, de

125 m2

au sol, qui pourrait servir de base pour l’installation d’une buvette, et dont je ferais don à la commune, si mon projet était accepté.

-  Plusieurs conseillers se déclarèrent d’accord avec ma proposition, mais le Maire, une tête de mule, ne cessait de répéter : « ce qui est décidé est décidé, ce qui est décidé est décidé »

-  Je sortis alors mon dernier argument :

-  Il y a également une raison écologique à notre choix. Avez-vous remarqué que sur Blache Sautel, il y a énormément d’oiseaux que nous allons perturber, alors qu’à Marinier, à part quelques pies, il n’y a pas grand chose

 Le maire éclata de rire : « ce ne sont tout de même pas les oiseaux qui vont nous dire ce que nous devons faire !!! »

- Riez, riez, monsieur le Maire !!Savez vous ce que les oiseaux sont capables de faire ? Vous n’en savez rien. Moi non plus je vous l’accorde, mais vous souvenez vous du film de Hitchcok ? Etes vous absolument certain qu’il ne peut s’agir que d’une fiction ? Peut être dans quelques jours, reviendrez vous sur votre opinion !

-  - C’est tout simplement ridicule. Nous ferons notre centre sportif à Blache Sautel, nous ne reviendrons pas sur ce qui a été décidé !!

-  Rentré chez lui ( je l’ai su plus tard, par la femme du Maire qui me raconta tout ce qui s’était passé ce jour là et les jours suivants) le Maire avait raconté en riant mon intervention au Conseil Municipal, et avait conclu

-  - Heureusement que ce n’est pas lui qui a été élu Maire ! Tu te rends compte ! Si nous avions cet illuminé à ma place ?

-  Le lendemain, panier au bras, et toujours suivi de Solen je retournais à Blache Sautel.

-  J’étais encore à

100 mètres

de l’entrée du souterrain, lorsque mon guide atterrit devant moi.

-  - Je sais que les nouvelles ne sont pas bonnes me dit il. On m’a fait part de ce que vous avez fait pour nous défendre. Nous vous en sommes reconnaissants. Malheureusement, nous sommes condamnés.

-  - Attendez, attendez, lui dis je. Ne partez pas battus !Vous m’avez bien dit que vous pouviez entrer en contact avec toutes les espèces d’oiseaux ?

-  - Oui. Mais nous ne pouvons rien faire. Nous n’avons pas d’arme pour nous défendre.

-  - Si, vous avez une arme. Vous pouvez faire peur.

-  

-  Voici ce que vous allez faire. Que vos camarades et vous, entrent en contact avec toutes les espèces d’oiseaux à

10 km

à la ronde. Il faudra que vous vous donniez rendez vous à proximité de la maison du maire, un jour et à une heure donnés. Lorsque vous verrez le Maire (ou sa femme) sortir de chez lui. Il faudra que tous les oiseaux viennent voler autour de lui ( ou d’elle) en faisant le plus de bruit possible. Vous verrez bien sa réaction !

-  Le surlendemain Monsieur le Maire et sa femme sortirent ensemble, lui, pour aller à

la Mairie

, elle, pour aller faire des courses. Soudain, un nuage d’oiseaux se précipita sur eux, les enveloppa en poussant des cris divers. Certains passaient en rasant la tête des deux personnes, affolées, qui se protégeaient les yeux de leurs bras repliés. Ils rentrèrent précipitamment dans leur maison, et quelques secondes plus tard, ayant repris ses esprits, Monsieur le Maire essuyait la plus grande engueulade de sa vie.

-  - Alors, l’esprit fort, tu crèves de frousse. Il avait raison, le Pierre quand il te disait que les oiseaux de Blache Sautel devaient être laissés tranquilles. Tu vas faire ce qu’il dit !!Je suis sure, que les oiseaux ne sont venus cette fois ci que pour un avertissement. Mais vas savoir ce qu’ils peuvent faire ?

-  - Mais tu es folle ! Les oiseaux se sont énervés je ne sais pas pourquoi, mais tu penses bien que cela n’a rien à voir avec notre projet de centre sportif.

-  - Tu es prêt à la jurer ?

-  - Non bien sur, mais raisonnablement…

-  - Raisonnablement, hein ? et qui te dit que ce n’est pas Pierre qui a raison ?

-  - Parce que ce n’est pas logique.

-  - Bon. Hé bien, vas à ta mairie. Logiquement tu ne risques rien. Mais moi je ne fais pas de courses aujourd’hui.

 Tu vas voir. Oui, j’y vais à ma Mairie. Je suis sur qu’ils sont partis ailleurs . Le maire regarda par la fenètre, et en effet le magnifique ciel bleu était vide de tous oiseaux.
    ( A suivre)
http://abeilles.apiculture.free.fr/

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