LES AFFAIRES LE STANDING (Suite3)
Le rideau se lève sur le même décor.
Paul , toujours entouré de papiers, écrit.On entend une clé qui tourne dans la serrure de la porte d’entrée, et Claire pénètre dans la pièce.
PAUL ( qui la regarde par-dessus ses lunettes)
Tiens ? ( il regarde sa montre) Mais il n’est que midi ! Tu devais passer la journèe chez ta mère !
CLAIRE
Je devais, et tu le vois je suis entrée.
Paul recommence à écrire, et Claire, droite et immobile, veut visiblement parler. Après un moment.
CLAIRE
As-tu réfléchi à ce que je t’ai dit ?
PAUL ( continuant à écrire)
J’ai en effet beaucoup réfléchi. Mais pas à ce que tu as pu me dire.( S’arrétant d’écrire et regardant Claire) Mais au fait que m’avais tu dit ?
CLAIRE
Ne fait pas l’idiot. Tu le sais très bien. Je t’ai dit que si tu étais incapable de nous assurer une vie normale, je ne resterais pas avec toi.
PAUL
Oui et alors ?
CLAIRE
Alors ? Mais je te demande si tu as réfléchi.
PAUL
Je n’ai pas à réfléchir à ce problème. Tu as pris une décision. Je l’ai enregistrée, c’est tout.
Maintenant, si tu permets, j’ai du travail, si tu veux bien me laisser !
CLAIRE
Je te dis que j’envisage de te quitter, et c’est tout l’effet que cela te produit ?
PAUL ( toujours écrivant)
Oui, tu vois.
CLAIRE
Tu es un salaud !
PAUL ( enlevant ses lunettes et se levant)
Ecoute, Claire ! Il ne faut pas que tu pousses le bouchon trop loin .Pour l’instant, je n’ai pas le temps de m’occuper de nos affaires personnelles. J’ai en priorité à m’occuper de mes deux Sociétés. Mais je vais cependant te dire une chose. Je suis entèrement d’accord pour que nous nous séparions. Nous réglerons plus tard les problèmes qui se poseront entre nous. Ce sera d’ailleurs vite fait puisque grace à mon père ( sur ce point, je lui rends grace) nous sommes mariés sous le régime de la séparation de biens.
CLAIRE
Je le répète : Salaud !!!Tu t’apprètes à me gruger !
PAUL
Mais non, mais non. Tu auras ce que tu dois avoir, tout ce que tu dois avoir, rien que ce que tu devras avoir.
CLAIRE ( qui après son coup de colère est prostrée)
Alors, tu vas me mettre à la rue ?
PAUL
Allons, allons ! pas de pessimisme ( souriant) Et puis, tu es encore une belle femme !
CLAIRE
Que veux tu dire ?
PAUL
Rien de spécial. Je disais que tu peux plaire…Et d’ailleurs tu plais non ? Et puis, tu ne seras pas à la rue. Il y a bien un studio que tu fréquentes et que tu pourras occuper…N’est ce pas ?
Claire se laisse tomber sur un fauteuil et éclate en sanglots
CLAIRE
Ainsi tu sais…
J’ai peut être fait une bétise, mais nous sommes mariés….et puis il y a la petite
PAUL ( ironisant)
Tu m’as dit que notre fille était un beau capital. Nous pourrons la vendre et partager le prix entre nous deux !
CLAIRE
Tu es immonde !
PAUL ( qui éclate soudain)
C’est ça ! Je suis immonde ! Que vas-tu dire d’une femme qui trompe son mari , avec l’un de ses employés, et qui avec son amant organise frauduleusement la faillite de son mari ? Que dis tu de cette femme ?Hein ? Immonde est encore trop faible ! Mais c’est terminé ! Vous ne pourrez plus vous moquer du cocu dépouillé ! Je vais me défendre, me défendre et même attaquer. Quand à toi, s’il t’aime vraiment, il ne va pas te laisser tomber….quoique de cet individu, on peut tout attendre, tu ne crois pas ?
CLAIRE
Qu’est ce que tu racontes ? Clau…..Monsieur Monge n’a rien à voir avec tes ennuis professionnels !
PAUL
Ah ? Tu le crois ?
CLAIRE
Mais j’en suis certaine. Ne vas pas chercher un bouc émissaire. Tu es nul en affaires, et c’est tout..
PAUL ( après un moment de réflexxion)
Ah ? Bon. He bien je t’interdis de lui téléphoner. Je vais lui demander de venir ici, et nous allons crever l’abcés.
Paul se dirige vers le téléphone, forme un numéro.
Bonjour Claudette. Passez moi Monsieur Monge.
Au bout d’un moment
PAUL
Allo ? Monge ? Je suis grippé, je ne peux sortir. J’ai pourtant un problème à étudier. Pouvez vous venir à mon domicile avec le dernier bilan ? Parfait. Je vous attends.
Le rideau tombe.
( A suivre)
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