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Aristée
7 juin 2007

J'AIME MON MARI


 

 J’AIME MON MARI

 

 

 Oui, j’aime mon mari. Et je suis une femme droite. Pourquoi me dit on le contraire ? C’est injuste. Personne ne veut me comprendre. Alors, je vais m’expliquer devant vous. Vous serez juge. Et si vous êtes juste, vous me rendrez justice.

 Je suis mariée avec Denis depuis 8 ans. Nous avons deux enfants adorables, Marc et Lise. Nous sommes, je crois pouvoir le dire, une famille qui était heureuse, unie, pleine d’amour.

 Bien sûr les sentiments qui m’unissent à mon mari, se sont un peu modifiés. Mais ce qu’ils ont perdu en passion, ils l’ont gagnés en profondeur. Oui. J’aime mon mari.

 Il y a un mois, presque jour pour jour, ma sœur avait gardé les enfants, et, Denis et moi, sommes allés à un bal donné à la salle des fêtes par une association sportive.

 J’ai dansé les premières danses avec mon mari. Et puis, un homme est venu m’inviter. Je ne l’avais jamais vu. On ne peut dire qu’il était vraiment beau. Mais il dégageait une impression de force de caractère. Il émanait de lui, quelque chose de sécurisant, de serein.. Dés qu’il me prit dans ses bras pour un tango, j’ai senti que rien ne pouvait m’arriver. J’étais dans une sécurité absolue. Il avait de temps en temps, surtout quand il me regardait, un petit sourire, à la fois tendre et dominateur qui me faisait fondre.

 J’ai entrepris un récit sincère. Je veux donc le dire très simplement. Je n’avais jamais ressenti ce sentiment de sécurité entière. Même avec Denis. C’est un fait. Il est indéniable, je ne vous le cache pas, mais, au risque de me répéter, je vous le dit : j’aime mon mari. Et même lorsque dans les bras de celui qui était encore pour moi un inconnu, j’avais conscience, pleine conscience de vivre quelque chose de parallèle à mon amour pour mon mari. C’était fort, mais c’était autre chose. Et mon amour pour mon mari, n’était pas en cause.

 Après 4 ou 5 danses au cours desquelles, nous n’avions pratiquement pas parlé, je m’étais contentée pour ma part de ressentir, Denis gagna l’inconnu de vitesse et m’invita à danser.

- Qui c’est ce type avec lequel tu as dansé plusieurs fois ?

- Ma foi, je n’en sais rien. Je ne l’avais jamais vu, il ne m’a pas dit son nom, et il n’est pas bavard. Mais il danse très bien.

- Je trouve qu’il a un regard curieux quand ses yeux se posent sur toi.

- Ah ? Tu crois ? Je ne m’en suis pas rendue compte.

Bon. Puisque j’ai décidé d’être sincère, là, je ne disais pas tout à fait la vérité. Mais c’était peu important.

 J’ai encore été invitée 3 fois par l’inconnu. C’est au cours de la troisième et dernière danse ( c’était un slow) qu’il me parla vraiment.

- Mon nom est Pierre Delmont. Dés mon entrée dans cette salle, en regardant les personnes présentes, mes yeux se sont arrêtés sur vous et je n’ai plus vu que vous. L’homme avec lequel vous dansiez tout à l’heure, est votre mari, je suppose ?

- C’est mon mari en effet
 Je ne sais pourquoi j’ai éprouvé le besoin de dire tout de suite

- Nous sommes mariés depuis 8 ans et nous nous aimons comme au premier jour

- Que vous vous aimiez, c’est possible, mais comme au premier jour, permettez moi d’en douter…Vous ne m’avez pas dit votre nom

-  Roxane Banc. Je suis mariée et j’ai deux enfants

- Le couple classique français en somme.

- Vous semblez mettre une nuance péjorative dans l’expression «  couple classique ?

 Il réfléchit un moment

- Vous êtes très observatrice. Péjorative, peut être pas, mais…peut être….y a-t-il en moi… un regret….un regret que vous soyez comme beaucoup d’autres

-  Ah ? Et comment faudrait il que je sois, d’après vous ?

-  Une femme libre. Je veux dire foncièrement libre. Libre dans votre esprit, libre dans vos actes

-  Et bien entendu, vous êtes certain qu’il n’en est rien ?

-  Ce n’est pas une certitude. C’est une crainte

- J’aime mon mari

- Vous vous répétez. Pour moi, c’est un bon signe. Cela ressemble beaucoup à la méthode Coué.

 La danse se terminait, je ne lui ai pas répondu. Il m’a remercié de lui avoir accordé cette danse et je suis revenue vers mon mari.

 Le lendemain, en fin de matinée, je m’apprêtais à aller faire des courses lorsque la sonnette d’entrée retentit .

 Je suis allée ouvrir. C’était un jeune garçonnet d’une dizaine d’années qui disparaissait derrière une magnifique gerbe. Je donnais un petit paquet de bonbons à l’enfant et me mis à la recherche d’un vase assez grand pour accueillir la gerbe. J’avais vu qu’il y avait une carte de visite. Je n’osais pas la prendre, mais je savais de qui elle émanait.

 Lorsque les fleurs furent en place, je pris l’enveloppe, dans laquelle se trouvait comme je l’avais pensé la carte de Pierre Delmont. J’appris qu’il était Avocat, et il avait tracé ces simples lignes.

 «  Ce n’était pas une banale rencontre. Tel 06 62 44 02 11 à n’importe quelle heure »

 Je restais un moment interdite. « Mon » inconnu ( j’ai continué à l’appeler de cette façon à chacune des mille fois ou j’ai pensé à lui depuis hier) me donnait pratiquement rendez vous.. Et moi, qu’allais je faire ?

 Toujours sincère dans ce récit, je dois dire que mon incertitude n’a pas durée plus de 2 ou 3 minutes.

 Je lui téléphonais aussitôt, et nous avons pris rendez vous, le jour même dans l’après midi à 16 heures, à la sortie du Tribunal.

 Quand je suis rentrée à la maison, il était 20 heures. J’ai trouvé un mari dans tous ses états, prêt à téléphoner au commissariat de police, à la gendarmerie, dans les hôpitaux, que sais je encore. Les enfants n’avaient fait ni leur toilette ni les devoirs. Bref c’était la révolution. Je n’ai pu m’empêcher de rire en disant

- Quand je suis un peu en retard, tout est sens dessus dessous !!

 Et Pierre m’a répondu :

- On s’est fait un mauvais sang d’encre ! et toi, tu ris !!! Ou étais tu ?

- Oh , « ON » s’est fait un mauvais sang d’encre, c’est beaucoup dire. Les gosses en ont profité pour ne pas faire ce qui, leur déplait.

-  Tu n’as pas répondu à ma question. Ou étais tu ?

 Sa question m’a mise hors de moi.

- Dis donc ! Est ce que je te demande ce que tu faisais ce matin à 10heures et quart ou dans l’après midi à 16 heures trente ? Est-ce que je te le demande ?

-  Mais ça n’a rien à voir, j’étais au bureau, mais toi, à 20 heures …..

- Hé bien je ne faisais rien de mal. Ca doit te suffire comme explication, non ?

Il est sorti du salon en claquant la porte, et j’ai préparé le dîner.

 Ce n’est que trois jours plus tard que je suis devenue la maîtresse de Pierre. Sa maîtresse, mais rien de plus. Ca n’enlevait rien à mon mari que j’aime toujours, ni à mes enfants chéris.

 Tout de même, il y avait un truc qui me turlupinait. Je cachais quelque chose à mon mari. Et comme je suis une fille droite, franche, honnête, ce fait de cacher quelque chose à Denis m’était désagréable. J’ai tenu un mois

 Et puis, hier,  je me suis dit : Ce n’est pas bien de faire des cachotteries à son mari, alors le soir, j’ai dit à mon mari.

- « Il faut que je te dise quelque chose mon chéri. Je sais que tu vas peut être m’en vouloir, parce que cela fait prés d’un mois que je te mens. Et te mentir, cela m’est insupportable. Alors voilà. Tu sais le jour ou nous sommes allés danser à la salle des fêtes ? Il y a un Monsieur qui est venu m’inviter à danser. Il s’appelle Pierre, il est avocat. Je l’ai revu. Je suis devenue sa maîtresse, mais tu le sais, c’est toi que j’aime. Et puis, maintenant, c’est terminé.  Mais je comprends parfaitement que tu m’en veuilles de t’avoir caché la chose durant plusieurs jours. Tu me connais. Je suis franche, très droite. Il fallait que je te le dise !

-  Mais….Mais ce n’est pas possible ! Tu me trompes, et tu viens me le dire, comme ça, calmement

-  Tu es de mauvaise foi !! Pas calmement !! Je te l’ai dit, cette petite cachotterie de plusieurs  jours me rendait malade

-  Cette petite cachotterie !!!!!!Mais tu te fous de moi ! Tu viens me dire : J’ai un amant, et tu appelles ça une petite cachotterie !

-  Alors là ! je ne te comprends pas. Je suis sincère, je suis franche, je viens te dire, voilà , je suis très malheureuse parce que je t’ai caché quelque chose durant un petit mois. Ca me rongeait, parce que je t’aime, et voilà le réconfort que tu me donnes !! Si je ne t’avais rien dit, là je t’aurais trompé, mais je n’ai pas pu te tromper. Il a fallu que je te le dise

- - En couchant avec un autre, tu ne m’as pas trompé ?

-  Mais enfin puisque je te le dis, je ne te trompe pas ! tu as de la chance d’avoir une femme qui t’aime trop pour te mentir

-  Alors, je suis cocu et je devrais être content ? Mais tu es folle !!!!!!!

-  Denis, tu vois que je suis très calme. Raisonne un peu. Je suis mariée avec toi. Je t’aime. Nous avons des enfants adorables. Bien. J’ai eu une aventure ( elle est terminée) avec un Monsieur, et comme je suis franche, honnête, je ne veux pas te le cacher, je te le dis c’est tout. »

 Voilà. Je vous ai rapporté la conversation que nous avons eu Denis et moi, hier soir. Avec tout mon amour, toute ma tendresse, je viens lui dire que je suis malheureuse parce que  durant un mois, je ne lui ai pas dit la vérité. Et au lieu de me consoler, il est furieux contre moi. Il a même dit des mots affreux. Il m’a dit :

 « Tu es doublement dégueulasse »( parfaitement, il a employé ce mot) » non seulement tu me trompes, mais comme cela t’embête un peu, tu viens te débarrasser de ton fardeau sur moi. Quand je ne savais pas que tu avais un amant, c’était pour moi comme si tu n’en avais pas eu.

 Maintenant, tu continues à penser que tu es une fille bien « droite et sincère » comme tu dis. Tu es bien dans ta peau et c’est moi qui suis malheureux comme les pierres »

 J’ai voulu vous faire juge. Il devrait être fier d’avoir une petite femme qui ne peut avoir un secret pour lui. J’en connais beaucoup qui n’auraient rien dit…elles auraient trompé leur mari. C’est ça qui aurait été dégueulasse. Vous êtes bien d’accord avec moi ? Vous êtes juges.

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Commentaires
W
Vous êtes fidèle parce que vous êtes toujours avec lui, et ce sera regrettable pour vous deux s'il ne le comprend pas. La fidélité d'un couple c'est d'être toujours là pour l'autre, avec l'autre quoi qu'il nous arrive et de savoir passer les obstacles à deux. C'est comme cela qu'un couple se construit. Notre société confonde exclusivité sexuelle et fidélité alors que les deux suivent des logiques différentes. Vous avez pris sur vous entre votre désir et votre amour et tenté de concilié les deux quand tout autour de vous vous pousse à les rendre antagonistes. Vous avez été honnête avec vous-même, avec lui. Souhaitons qu'il saura dépasser son orgueil de mâle.
D
Dès que j'ai lu le titre de l'article je me suis dit que cette personne n'était pas convaincu. J'en viendrais directement au point sensible qui est de ne pas demander à quelqu'un d'avoir la même logique que soi. Hélas certaines vérités sont mieux cachés, la franchise est à double tranchant, elle permet de se sentir bien mais aussi de se reposer le poid de sa vérité sur un autre. Et en traduction masculine cette vérité signifie que tu as juste voulu du sexe avec un autre homme, donc ton mari va forcement se dire qu'il ne te satisfait pas (ou plus). Pour regagner sa confiance il faudra plus que te mettre à genoux. Bon courage
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