Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aristée
11 septembre 2006

LE TONTON FIN COEUR ( suite 9)


   

JEANNE

 Oh !!Quelle grandeur d’ame. Un homme est marié, on ne peut ressentir aucun sentiment pour lui !!

 MATHILDE

 Faux. Je travaille avec Alain et j’ai beaucoup d’estime pour lui. Je ne l’ai pas caché.

 ALAIN

 Excusez moi d’intervenir. Mais je crois, en effet, que le vrai problème, est : Que faisons nous au sujet de ce divorce. Il me semble que nous sommes arrivés à un accord, mais il faut que les choses soient très claires. Sommes nous tous les trois d’accord sur ces bases :

 Jeanne et moi, divorçons avant 9 mois. Ayant satisfait aux dernières volontés de mon oncle sur ce point, Mathilde et moi-même abandonnons nos parts sur «  A votre Plaisir » , dont Jeanne devient la seule propriétaire, ainsi que de l’appartement adjacent. Le salon de coiffure revient a l’héritière naturelle : Mathilde.

 JEANNE

 Que gagnes tu, dans cette solution ?

 ALAIN

 La liberté.

 JEANNE

 Donc, subitement, tu veux divorcer ?

 ALAIN

 En tout état de cause, je veux divorcer. Qu’au moins cela te rapporte quelque chose !

 JEANNE

 Tu es un beau salaud !! Tu ne m’avais jamais parlé de ton désir de liberté jusqu’à l’arrivée de celle là ( elle désigne Mathilde d’un coup de tête). Mais je n’ai encore rien accepté. Je veux d’abord voir les livres de compte du commerce, et je veux évidemment visiter l’appartement.

 MATHILDE

 «  Celle là » se fera un plaisir de vous donner satisfaction sur ces deux points. Disons demain matin à 10 heures, au magasin ?

 JEANNE

 Au magasin..au magasin…je ne sais pas si j’oserais y entrer

 MATHILDE

 Ce sera peut être dur la première fois, mais lorsque vous aurez vu les livres de comptes, vous verrez, vous n’aurez plus aucun problème.. Bon, sur ce, je vous laisse. ( s’adressant à Alain) vous venez au magasin l’après midi. Je reviendrai donc vers 14 heures, pour que nous discutions en fonction des décisions de Jeanne. A demain donc. ( Elle sort, accompagnée par Alain jusqu’à la sortie. Puis Alain revient dans la pièce)

 JEANNE

 J’ai l’impression d’être la victime d’un coup monté.

 ALAIN

 Une victime qui reçoit un commerce qui rapporte 8.000 euros par mois !!!!!!

 Quand au coup monté, crois tu que c’est moi qui ai écrit le testament de mon oncle ?

 JEANNE

 Je me comprends !!

 ALAIN

 Tu as de la chance. Moi je ne te comprends pas. En tous cas, je vais prendre rendez vous avec un avocat pour entamer une procédure de divorce, et ce quelle que soit ta décision définitive.

 JEANNE ( pour la première fois elle semble très malheureuse)

 Alors, c’est vrai ? Tu ne m’aimes plus ?

 ALAIN

 Tu ne vas pas me dire que c’est une découverte. Il y a longtemps qu’entre toi et moi, cela ne va plus. Et tu le sais bien !

 JEANNE

 Je pensais que c’était comme ça dans tous les couples. Au bout de quelques annèes…….

 ALAIN

 Lorsque l’on peut éviter de continuelles disputes ou contrariétés, il serait idiot de continuer à souffrir.

 JEANNE ( qui fait maintenant un peu pitié)

 Je suis ta Femme. Tu n’avais pas le droit de ne plus m’aimer

 Le rideau tombe.   

 

 Le rideau se lève sur la même pièce. Mais les meubles ont été changés. Tout est de bon gout, confortable. Seul en scène, Alain, dans une superbe veste d’intérieur, est assis devant une table, de nombreux papiers autour de lui. Visiblement, il fait des comptes.

 Entre Mathilde. Elle aussi est très élégante dans sa tenue d’intérieur. Elle a changé de coiffure. Elle est souriante, sympathique. On la sent heureuse.

 JEANNE

 Alors, mon petit Linou, les comptes sont satisfaisants

 ALAIN ( qui la regarde avec amour)

 Je te l’ ai déjà dit, ma Mathilde, je n’aime pas que tu m’appelles Linou.

 MATHILDE

 C’est vrai. Excuse moi. Mais je ne sais comment exprimer tout l’amour que j’ai pour toi !

 ALAIN

 Oh ! c’est pourtant très simple. Viens m’embrasser.

 (Elle va s’asseoir sur les genoux d’Alain et l’embrasse)

 Tu m’avais posé une question ? Oui. Les comptes sont parfaits. Nous venons de faire encore un bon mois. Et l’ouverture de notre nouveau magasin est prometteuse.

 MATHILDE

 Mon Dieu ! comme la vie peut être belle !!!Et c’est à mon père que nous devons tout cela !

 Grace à lui, nous n’avons aucun souci d’argent. Et c’est lui qui a senti d’une part que ton couple avec Jeanne était mal assorti, c’est toujours lui, qui d’autre part a senti que nous étions faits l’un pour l’autre.

 ALAIN

 Tu as raison. Et comme je regrette de ne pas l’avoir vraiment connu. Pour moi, mon oncle était un homme sérieux, austère, qui ne se souciait que d’amasser de l’argent et pour qui les sentiments n’existaient pas. C’était au contraire un homme très sensible, et très clairvoyant dans le domaine des sentiments.

 MATHILDE

 Tu sais Alain, quand j’ai ouvert la lettre jointe au codicille et qui m’était destinée, j’ai été très malheureuse. Je pensais avoir un père et il aurait pu me laisser dans cette croyance, mais il a estimé que dans mon intérêt, il fallait qu’il parle. J’ai retrouvé sa lettre tout à l’heure. Je t’avais parlé de son contenu, mais je ne sais pas si tu l’avais lue. Je sais que dans celle qui t’était destinée, il n’y avait rien de spécial. Veux tu  lire la mienne?

 ALAIN

 Je sais ce qu’elle contient, mais je ne l’avais pas lue. Dans la mienne il me disait seulement qu’il avait une grande estime pour toi, et qu’il aimerait que je te connaisse mieux. Je veux bien lire ta lettre.

MATHILDE

 La voici

 ALAIN ( lisant à haute voix)

 

 « Ma petite Mathilde chérie.

 J’ai beaucoup hésité avant de t’écrire ces quelques mots. Mais je pense qu’il est de ton intérêt de savoir la vérité.

 Depuis ma jeunesse ; j’avais l’habitude d’aller passer mes vacances en Suisse, au mois d’Aout. J’ai connu ta mère, et nous nous sommes aimés. Cependant, je ne pouvais quitter Paris et elle avait sa situation en Suisse. Et comme elle voulait garder son indépendance…

 L’annèe précédant ta naissance, fin Juillet j’ai subi une opération. Cette annèe là, je ne suis pas allé en Suisse.

 Mathilde, il faut que tu le saches, tu n’es pas ma fille naturelle.

 Lorsque je suis retourné en Suisse, tu avais 3 mois. Ta mère m’a immédiatement tenu au courant de ton existence. Ton existence était le fruit d’une courte aventure avec un artiste en tournée. Je n’avais donc pas à te reconnaître.

 Lorsque l’horrible accident de ta Maman est survenu, je n’ai pas voulu que tu restes seule au monde. Et je t’ai reconnue.

 Mais tu es et tu resteras toujours ma fille dans mon cœur. Dans le tien , j’espère être toujours ton père.

 Si je parle aujourd’hui, c’est en prévision de ce qui peut arriver. Si, par hasard et par bonheur, tu deviens amoureuse de mon neveu Alain, il faut que tu saches qu’il n’y aurait aucune consanguinité entre vous.

 Adieu ma chérie. Je t’aime. Ton Père. »

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité