NAPOLEON EST REVENU ( suite 10 et FIN
- Comme Napoléon resta un
long moment silencieux, elle ajouta La France La France La République la France la
France. la Région.
- Je vous demande pardon. Je n'aurais pas du vous
questionner. Il est normal que vous ne répondiez pas.
- Je réfléchissais.Je n'ai pas dit que je ne voulais pas
vous répondre D'ailleurs je vais le faire
Tout d'abord, sur le plan politique, oui, je sais ou je
vais.
Voilà Madame, vous connaissez en gros mes projets
politiques
- Mais Sire, les temps ont changé. Je doute qu'un pouvoir
dictatorial puisse se maintenir longtemps au pouvoir.Il est certain que
- Je vous ai dit que vous pouviez me servir: Vous
représentez la pensée actuelle.
Mais votre raisonnement est manicchéen.Il y a d'un coté
les régimes dictatoriaux voués a l'échec, et d'un autre des démocraties qui
durent.
J'estime qu'entre les dictatures et les démocraties il y a
place pour un régime qui réunira les qualités de l'un et l'autre système. Oui
il y a une place pour un Pouvoir fort capable d'assurer la puissance de l'Etat
et le bonheur de ses habitants.
Sire, je ne vois pas trés bien la différence qu'il y a
entre un pouvoir dictatorial et un pouvoir fort.
Napoléon réfléchit quelques secondes.
- Pensez vous qu'une personne qui a blessé volontairement
une autre personne doit être jugée et condamnée?
- Bien sur que oui. Mais je ne vois pas bien...
- Dites moi maintenant ce que fait quotidiennement un
chirurgien.Il plante volontairement son couteau dans le ventre d'autres
personnes
_-Hé bien, Solange, il y a autant de différence entre un
régime dictatorial et celui que je veux instaurer qu'entre un malandrin qui
poignarde quelqu'un pour le voler, et un chirurgien qui plante son scalpel dans
le ventre d'un patient pour le sauver.
- Il vous reste a m'expliquer, Sire, comment un pouvoir
fort peut respecter les libertés.
- Je vais vous révéler comment je conçois le Pouvoir fort
pour
L'organisation
Le Pouvoir Central a entre les mains la totalité des
fonctions régaliennes. De plus, il impulse les politiques des autre domaines.Le
pouvoir, c'est un homme seul. Il n'y a pas de chambre de députés sur le plan
national. Par définition, les droits régaliens appartiennent a un seul.
Le Pouvoir Central est représente dans les régions par un
gouverneur, dont la tache est de faire respecter strictement les dispositions
prises dans le domaine régalien. Voila pour le Pouvoir fort.
Maintenant il est certain que les gens ont besoin pour
être heureux d'une part de se sentir libres, d'autre part de pouvoir espérer
améliorer leur condition matérielle
Pour arriver a ce résultat, je ne vois que des avantages a
ce que la démocratie s'exerce aux niveaux de la commune et de
Des
- Sire, les Femmes auront le droit de vote?
- Si vous pensez que dans ce domaine vous allez pouvoir
exercer une influence sur moi....Allons, allons, bien sur: les femmes auront le
droit de vote.
Je veux une vraie décentralisation. C'est a dire, par
exemple que la région dans le cadre des directives générales aura sa politique
de l'enseignement, sa police, sa politique économique, son budget
Comment concevez vous la fiscalité?
- Solange,vous voulez me rendre humble. Vous voulez
m'entendre dire: Je ne sais pas. Les grandes lignes de mon projet sont là ( il
se frappe le front), mais songez que je n'ai que 3 mois d'existence..;Les
détails viendront aprés.
- Arrivé a ce point de mon récit, je me dois de
vous faire part des évènements survenus ces jours derniers.
Il y a une semaine environ, je recevais un coup de fil de
mon ami Samuel Brun, Directeur du laboratoire de Clermont Férrand. Il me
demandait de suspendre mes communications sur Napoléon.
Bien entendu, j'en demandais la raison, et voici ce qu'il
m'expliqua:
Il venait lui même de recevoir un coup de téléphone de
Solange Criel. Cette dernière, qui aime se promener sur Internet, était tombée
par hasard sur ce forum et avait pris connaissance de mes révélations
concernant Napoléon. Elle en avait parlé a l'Empereur qui était entré dans une
colère noire et avait demandé de tout arréter.
Mon ami me demanda donc a tout le moins de suspendre pour
l'instant dans l'attente d'autres précisions, mes communications.Je n'en ai
rien fait.
Par la suite, j'ai su que Napoléon avait été frappé par
l'exactitude de la relation de toutes ses conversations. Sabatini a fait des
recherches dans toutes les pièces de la maison, et a découvert des micros
astucieusement dissimulés partout.
Qui avait posé ces micros? avant l'arrivée de Napoléon
bien sur.
De mon coté, j'ai un aveu a faire.
Pour écrire toute la première partie, je me suis basé sur
les informations fournies pas mon ami Samuel Brun . .Du jour ou Napoléon est
arrivé dans son domaine, et chaque jour, au courrier, je recevais une cassette
sur laquelle étaient enregistrées les conversations que Napoléon avait avec ses
divers visiteurs.
J'en fais le serment,j'ignore totalement qui me faisait
parvenir ces cassettes. Elles étaient toutes postées de Paris mais les bureaux
de poste de départ étaient différents. C'est en partant de ces cassettes que je
pouvais vous tenir au courant des faits et gestes de l'Empereur.
Jusqu'a ce jour, je n'ai rien dit.
Je vais maintenant expliquer pourquoi j'ai décidé de
parler.
Dans la matinée, j'ai reçu un coup de fil de Sabatini qui
me disait que Napoléon me "convoquait " pour demain.
- Vous avez bien dit que Napoléon me convoque?
- Oui, Aristée, c'est le terme qu'il a employé
- Ecoutez j'ai une profonde admiration et un grand respect
pour l'Empereur, mais je n'admets pas qu'il me " convoque"
- Cela veut dire que vous ne viendrez pas?
- Si. Je viendrai.. Par curiosité.Mais je ne veux pas être
" aux ordres"Et je vais prouver que je ne le suis pas. Il m'avait demandé
de me taire. Je vais parler.
Voila pourquoi mes amis , je vous fais part de ce qui
s'est passé.
Il est a peu prés certain que nous sommes au début d'une
affaire d'Etat. Je sais que l'Elysée a diligenté une enquète aux fins de savoir
qui a posé des micros chez l'Empereur et quels sont les buts poursuivis.
J'avoue que ce soir, mes sentiments sont mélangés.Je vais
voir l'Empereur. Celui dont a I2 ans, je connaissais déja toute sa vie.
J'ai d'ailleurs toujours un grand livre illustré qui pour
les enfants retrace toute la vie de Napoléon. Je le connaissais par coeur. Sauf
les dernières pages. Je ne sais pourquoi, mais,aprés la retraite de Russie, ce
livre ne m'interessait plus...... Pour être juste, il y a tout de même vers la
fin un passage que j'aimais bien. C'était le retour de l'ile d'Elbe.
Donc je suis heureux et fier de pouvoir rencontrer cet
illustre personnage. Mais d'un autre coté, je me sens pris dans une affaire
extrèmement embrouillée et qui va dépasser ma modeste personne;
Au moment ou j'écris ces quelques lignes, j'ignore
totalement si j'aurais la possibilité de reprendre le récit que j'avais
entamé.Je n'en suis plus maitre, vous le comprendrez aisément.
Hier matin, je suis parti de l'aérodrome d'Agen par avion
privé a destination du Var
Dés mon arrivée a l'entrée de la propriété de Napoléon,
j'ai constaté avec surprise que la télévision était là..... ( d'ailleurs j'ai
pu discuter durant quelques minutes avec Nicolas Sarkozy.....)
Sabatini vint me dire que l'Empereur m'attendait.
Je ne saurais décrire les sentiments multiples qui
m'agitaient.Se trouver face a face avec l'un des hommes les plus célèbres dans
le monde entier depuis 2 siècles, avouez, vous qui êtes de sang froid, qu'il
s'agit d'instants extraordinaires, et mon émotion était a son comble.
Lorsque je fus introduit dans son bureau, Napoléon qui
lisait un dossier, leva presqu'aussitot la tête;
- C'est vous Aristée
- Oui Sire
- Vous êtes journaliste
- Non Sire. Je ne suis pas journaliste.
- Alors, pourquoi? Pourquoi ou pour qui avez vous dévoilé
les conversations que j'avais eu ici.
- Pourquoi? J'avais commencé a retracer vos premiers jours
aprés votre résurrection. J'ai eu la posibilité de continuer. Je l'ai fait.Pour
qui? pour que l'opinion publique soit au courant de cet évènement
extraordinaire
Napoléon se leva et vint vers moi. En effet il
n'était pas trés grand, mais quel magnétisme dégageait cet homme, quelle
pénétration dans son regard noir ou je sentais la colère monter.
- Non Pour qui me prenez vous? Des micros ont été déposés
dans mes appartements, comme par hasard toutes mes conversations ont été
enregistrées et c'est vous qui avez eu connaissance de ces enregistrements.
Pourquoi avez vous fait installer ces micros? Pourquoi avez vous publié toutes
mes conversations. J'écoute!
- Sire, je vous en conjure, croyez moi.
J'avais commencé a décrire vos premiers jours grace aux
indications de mon ami Samuel Brun.Je pensais que mes informations cesseraient
du jour ou vous seriez installé dans votre propriété. Or à ma grande surprise,
chaque jour par courrier, j'ai reçu des cassettes contenant vos
conversations.Elles venaient toutes de Paris mais de bureaux de poste
différents.Je n'ai jamais reçu un mot, je n'ai jamais reçu la moindre
indication sur l'expéditeur de ces cassettes.
Bien entendu, j'ignore qui a fait installer des micros
dans vos appartements
Napoléon me regarda longuement, puis il me dit" je
vous crois", et il alla rejoindre son fauteuil derrière le bureau.
Je vous crois, mais je ne comprends toujours pas pourquoi
vous avez porté a la connaissance du public mes conversations..même privées.
- Sire, le public dont vous parlez n'était pas trés étendu
puisqu'il s'agissait d'un forum parmi des milliers. Par ailleurs, je dois le
dire, j'ai la certitude que la totalité de mes lecteurs pensent que ce je
raconte ést simplement issu de mon imagination. Personne ne croit a la réalité
de " mes révélations". C'est un peu vexant pour moi, mais cela peut
faciliter l'issue de ce que l'on pourra considérer que comme....une petite
plaisanterie.
- Cette "petite plaisanterie"comme vous
dites,est une affaire d'Etat. Chirac m'a téléphoné. Une enquete est diligentée
par les services spéciaux, dont un délégué est ici et va vous recevoir. Allez
voir Sabatini, allez!
Et Napoléon sans plus s'occuper de moi se replongea dans
son dossier.
Je sortis sans dire un mot, tant ma gorge était serrée.
Sabatini qui sans doute me guettait, se précipita sur moi
et me demanda de le suivre, ce que je fis,la tête vide, incapable de dire si
j'avais vécu ou révé cette entrevue avec Napoléon.
Dans un petit bureau, un homme jeune, au visage ouvert et
sympathique m'attendait. Il était chargé de l'enquète sur la pose des micros.
Il me demanda de lui raconter trés exactement comment j'avais pu recueillir
tous les renseignements qui formaient la matière de mes petits articles sur le
forum . J'avais apporté les 2 seuls papiers d'emballage des cassettes que
j'avais conservé, et je les lui remis.
C'est en vain que je lui ai demandé s'il avait un début de
piste. Mais j'ai senti qu'il commençait a avoir une idée sur la question.
En sortant de cette entrevue, Sabatini était encore là
- L'empereur veut vous revoir
- Ah? A quel sujet?
- Je l'ignore.
- Je me suis une nouvelle fois trouvé devant Napoléon.
- Cet endroit ou vous racontez vos histoires, un forum je
crois, est lu par beaucoup de personnes?
- Oui et non. Non si vous considérer chaque forum
individuellement et oui, si vous considerez tous ceux qui vont sur des forums.
- Cela peut donc constituer une tribune interessante, en
multipliant les interventions sur plusieurs forums?
- Certainement, mais...
- Vous êtes Aristée certainement l'une des personnes le
plus au courant de mes projets. Développez les sur vos forums.
J'étais a cent lieues de m'attendre a une telle demande.
- Non, Sire, cela m'est impossible
- Ah? Et pourquoi donc?
- Parce que je ne peux défendre que des idées que je
partage. Or je l'avoue, Sire, la conception du Pouvoir que vous développez
n'est pas la mienne.Je suis Républicain.
- Républicain? Ce n'est qu'un mot qui recouvre les
combines et l'impuissance.
- Non Sire, ce n'est pas qu'un mot. C'est une façon de
penser, et cette façon de penser est actuelle, elle s'impose donc.
- Donc vous refusez.
- Je le regrette sire , car j'ai pour vous...
- Ca va, ca va...Je n'ai rien a faire de votre admiration.
Mais puisque vous ne voulez pas défendre mes idées, je vous demande a tout le
moins de ne plus parler de moi.
- Sire, j'ai annoncé sur le forum notre rencontre. Je dois
donc faire une dernière communication, aprés quoi, je n'écrirai plus a votre
sujet.
- Allez!
J'ai regardé une dernière fois cet illustre personnage et
je suis sorti.
Je crois avoir fait un compte rendu fidèle de ma journèe
d'hier.Et maintenant je vais me taire
Puisque ma plume ne peut être libre, elle ne sera pas
serve.
Si je ne puis dire ce que je pense, je ne dirai en tous
cas pas ce que je ne pense pas. Malgré mon profond respect pour l'Empereur,
respect qui reste intact.
Je sais que certains ne croient pas vraiment a la réalité
des faits et paroles que j'ai rapportés.L'avenir me rendra justice.
F I N